La justice et l'application du droit
Fondamental :
La finalité du droit est la justice qui résulte de l'application du droit. C'est pourquoi on appelle juste tout comportement qui se conforme à la loi. De plus, tout manquement à la loi est sanctionné, dès lors que le délit est dûment constaté et établi. La justice est donc relative à l'idée d'un tort ou d'un dommage que son auteur doit réparer ou expier les effets. Elle se réduit à l'application de la loi. En effet, l'application de la loi s'avère nécessaire pour que la justice règne au sein d'un État. La loi a pour vocation de créer un espace de liberté partagé par tous de manière identique. Elle œuvre pour que chacun reste dans les limites qui lui sont imparties et de ne pas empiéter sur les libertés des autres. A la lumière du droit, la justice apparaît comme une égalité formelle qui correspond à une exigence du citoyen. C'est pourquoi la plupart des États modernes déclare que leurs membres naissent libres et égaux en droit. Ainsi donc, l’État doit assurer l'équilibre des droits pour que l'ordre social ne soit pas menacé. Cependant, l'ensemble des lois, si nécessaire qu'elles soient pour rendre possible la vie communautaire, connaissent des limites dans leur application pour le bonheur des citoyens. Sous nos cieux, l'application du droit ne propose qu'un schéma de justice imparfaite au regard d'une justice plus achevée soucieuse des situations particulières, au-delà du général. C'est dire qu'il existe un écart abyssal entre la justice recherchée et l'application du droit. Comme le fait remarqué Rousseau : « J'ouvre les livres de droit et de morale, j'écoute les savants et les jurisconsultes et pénétré de leurs discours insinuants, je déplore les misères de la nature, j'admire la paix et la justice établies par l'ordre civil, je bénis la sagesse des institutions publiques et me console d'être homme en me voyant citoyen. Bien instruit de mes devoirs et de mon bonheur, je ferme le livre, sors de la classe, et regarde autour de moi ; je vois des peuples infortunés gémissants sous un joug de fer, le genre humain écrasé par une poignée d'oppresseurs, une foule affamée, accablée de peine et de faim, dont le riche boit en paix le sang et les larmes, et partout le fort armé contre le faible du redoutable pouvoir des lois. » En termes clairs, le droit prône la justice mais la réalité manifeste le règne de la violence. La justice demeure donc, un idéal pour l'humanité.